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À propos du travail de Danièle Aron
Volontaire, efficace, sensible, ce dessin emprunte à la gravure sur métal – eau forte, aquatinte – son espace tendu entre le creux imposé par la matrice au papier et, inscrits par les morsures, les reliefs qui en émergent très distinctement. Des combinaisons de portraits, d’animaux, de végétaux trament le plus souvent une imagerie d’introspection – sinon comment comprendre cette insistance à nourrir l’étrangeté du paradoxe ?
George Meurant
Le monde a ses contraintes. On y prend chair dans un espace étrange assujetti aux lois de la pesanteur et peuplé de corps en mouvement, soumis à la condition humaine. Mais toute activité humaine n’est en quelque sorte que l’expression inavouée d’une avidité d’éternité. Cette perception ontologique ne se comprend pas par la raison, ni par les pensées mais par une attention permanente à la vie qui nous anime et à sa faculté créatrice.
C’est de cette consciente évidence qu’émerge l’activité artistique de Danièle Aron.
Son œuvre relève d’une évocation inattendue, comme d’une vision d’un univers inexploré se déployant devant un regard sans préscience. Ses personnages, nés spontanément de la virginité de l’espace, semblent étonnés du prodige de la vie, enracinés dans leur vécu, inquiets de leur présence immatérielle, étrangers à leur propre identité. Visages familiers cependant dont on se persuade les avoir déjà rencontrés, nés de l’habilité d’une main d’artiste par d’innombrables incisions et petites balafres dévoilant leurs multiples turbulences de l’esprit. N’y reconnait-on pas notre propre carence ? Ce n’est dès lors plus la curiosité d’un regard qu’on leur porte mais celui d’une empathie spontanée pour leur univers où tous discours, cris, silences et pleurs, rires et chuchotements des dernières décennies vibrent encore et semblent imprégner l’air qu’ils respirent.
Mais alors que la force créatrice de la nature reste constante, la précarité de l’existence, la conscience de l’illusoire, de la versatilité de tout ce qui se définit et semble évident invite à prendre garde, à revoir la perception de ce monde et à s’interroger sur la conception et l’interprétation des choses. Et, comme l’ombre qui confirme la lumière, de même, la vulnérabilité de toute créature reflète une nature intérieure, une présence à la faculté expansive, une avidité d’expression.
C’est le leitmotiv de Danièle Aron. L’artiste anime la nature intérieure de ses créatures d’une jubilation explosive, d’une félicité exubérante, d’une ode à la vie, contrastant avec la dérision d’une nature réfléchie.
C’est la vision du monde végétal et animal, d’une sève ascendante qu’elle dévoile d’une espérance d’éclosion immanente, d’une révélation éthérée de la conscience d’être, d’un perpétuel continuum.
C’est en s’affranchissant de l’idée de soi et des contraintes qu’impose l’esprit qu’on prend pleinement conscience du silence intérieure, essentiel à toute créativité.
Quel est ce monde et qui le regarde ?
Alain Delaere
Danièle Aron – Née le 28 novembre 1960
Formée en 1983 à l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles dans l’atelier de dessin de Willy Demulder, Lucien Massaert et Danny Vienne, Danièle Aron a poursuivi sa formation à l’Ecole Nationale Supérieure des Arts Visuels de La Cambre dans l’atelier de Pierre Lahaut.
En 2019, elle est également diplômée en gravure dans l’atelier d’Anne Kellens à l’Ecole des Arts d’Ixelles.
Depuis 30 ans, elle enseigne à l’Académie de Dessin et des Arts Visuels de Molenbeek-Saint-Jean en tant que professeur de dessin pour adultes et d’ateliers pluridisciplinaires pour enfants et adolescents.
Parallèlement à son travail d’enseignante, elle pratique le dessin et la gravure. Son travail interroge la relation entre l’humain, le végétal et l’animal. Leurs cohabitations engendrent un dialogue étrange. C’est la tension qui en émerge, la poésie plastique et la puissance émotionnelle de l’image qui l’ intéresse.
EXPOSITIONS RÉCENTES
Mai 2016
Participation à l’événement « 100 artistes en liberté » au musée juif de Belgique (création in situ pendant un W-E)
Juin 2017
Exposition collective « Yellow Bridge » au Kabinet des estampes.
Février 2018
Sélectionnée pour le prix international de gravure « René Carcan 2018 ».
Exposition des lauréats à la Bibliotheca Wittockiana (Musée de la Reliure et des Arts du livre).
Mars 2018
Exposition personnelle à la Maison de la culture et de la cohésion sociale de Molenbeek-Saint-Jean.
Mars 2018
Lauréate du prix « Alain Jacquemin » décerné par l’école des Arts d’Ixelles. Exposition « Hexagonal » au Petit Théâtre Mercelis.
Septembre 2018
Exposition collective « A FOREST » à l’ISELP.
Février 2020
Sélectionnée pour le prix international de gravure « René Carcan 2020 ».
Exposition des lauréats à la Bibliotheca Wittockiana (Musée de la Reliure et des Arts du livre).