Né en 1949, vit et travaille à Nivelles.
Depuis le début de son travail, Ollivero s’est spécialisé dans le polyester (sculptures d’extérieur, d’intérieur ainsi que hauts-reliefs, empreintes et peintures). Parallèlement, il a développé une production de bronzes.
Œuvres dans diverses collections publiques et privées en Algérie, Belgique, États-Unis, France, Italie et Suisse.
Œuvres d’intégration présentées dans des lieux publics et privés en Allemagne, Belgique, France et Suisse.
Site web : https://ollivero.be
Ollivero renoue avec la tradition de la sculpture figurative et polychrome, autant celle de l’art populaire que celle des temples et des cathédrales, avec leurs allégories, et leurs récits mythiques. Il renoue aussi avec la statuaire moralisatrice du XIXe siècle qui habite parcs et squares des villes. Mais il n’est ni croyant, ni apôtre laïque et n’entend vénérer aucun dieu, sacraliser aucun jeu, prêcher aucune bonne parole.
Affranchi des fonctions de célébration, d’hommage, de glorification, de propagande, de racolage et de soumission de l’intelligence, Ollivero propose un art de réflexion et d’interrogation sur les codes culturels que véhiculent les images fondatrices qui trament notre mental. Même si l’origine des procédés et le point de départ du travail sont souvent littéraires, le traitement est toujours visuel. Il s’agit en effet de sculpture et si l’artiste part des mots, ce qu’il assemble ce sont des images en trois dimensions donc des formes dans l’espace, des rythmes et des couleurs.
Ollivero questionne l’image par le traitement qu’il lui fait subir : associations d’images, sentences populaires, mise en abyme des codes culturels auxquels elles se réfèrent, dérision de nos prétendues valeurs sans autre fonction que de servir le propos de son auteur et la cohérence de sa lecture du monde. Cela pourrait produire un expressionnisme funèbre ou perpétuer un art engagé, didactique, morne et asséché. Et pourtant, l’œuvre est aux antipodes de la banalité autant que de l’ennui.
Parce qu’Ollivero est capable de nous renvoyer en pleine figure le côté étrange et fascinant des évidences dès lors qu’il les multiplie, les agrège, les superpose et les déploie dans l’espace, les détourne de leur cadre initial, les retourne contre elles et contre nous. Le tout mené à un rythme d’enfer dans un enchevêtrement d’images et de formes et dans un éblouissement de couleurs pour que cette tragédie où nous sommes se mue en un immense éclat de rire qui nous arrache aux convenances, fasse imploser les codes convenus, pour que le geste de la sculpture devienne une mise à sac de nos soumissions et de nos lâchetés, jusqu’à la force et l’éclat d’un feu d’artifice vital qui serait à la démesure du monde. Raison pour laquelle cette œuvre ne peut qu’être monumentale dans son esprit, sa démarche et sa structure.
Ollivero se révèle totémique et africain sans autre magie que celle de son métier. Il puise aux sources de cette culture de la dérision si présente dans la Belgique où il vit. S’il est à ce point africain sans l’être, s’il se méfie à ce point de sa propre italianité, s’il se met à distance de toute belgitude sans cesser d’y puiser, c’est que ce sculpteur sait à quel point ses racines sont métisses, mais que son choix d’être artiste lui impose cette distance absolue à l’égard de tout système culturel. Cette distance est gage de sa liberté d’artiste. Une liberté dont il n’a de cesse d’en pratiquer quotidiennement l’exercice.
Alain de Wasseige