Erika Meda

(Visionnez ici quelques-unes de ses œuvres)

Ce travail porte sur la mémoire friable de la roche. La pierre dure et froide sur laquelle on pose nos pas, qui soutient nos bâtisses, enregistre les histoires du vent et des hommes, puis s’érode. Chaque pavé devient un fragment de ce temps écoulé, comme une marque rendue visible de ce que la pierre pourrait avoir vu passer. Creuser la mémoire c’est aussi questionner l’effacement, lorsque les images naissent de la rencontre entre une photographie faite, un jour, et le volume d’un pavé poreux et accidenté qui en dissout les contours. Mais quelque chose toujours échappe à l’effacement, traces que l’on conjugue pour écrire et réécrire son histoire, re-graver la roche.

 

Née à Bruxelles en 1986, Erika Meda a étudié les langues et littératures romanes ainsi que le cinéma. En 2013, elle cofonde la maison de production Roue Libre au sein de laquelle elle travaille durant 6 ans. Depuis 2019, elle décide en effet de prendre du recul avec la production de films pour accorder plus de temps à sa pratique artistique et aux projets qu’elle porte dans les domaines académiques et pédagogiques. Enseignante et coordinatrice de la section cinéma au sein de l’école Preparts à Bruxelles, elle anime également divers ateliers artistiques, notamment au CEC de Namur. Elle poursuit parallèlement un doctorat en Art et sciences de l’art, qui questionne l’hétérogénéité des enjeux impliqués dans les processus de création artistique. Son travail, principalement photographique, vise à créer un espace de rencontre entre les regards, les supports, les pratiques. Elle explore, expérimente, cherche à faire cohabiter les techniques et les formes, à se laisser surprendre, à favoriser l’accident. Car il s’agit de ne pas tout dire, de laisser l’image ouverte, toujours à construire et à déconstruire; à recevoir. C’est que l’écart qu’elle creuse, la part qu’elle nous refuse, en dit plus long sans doute que l’image elle-même…

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