Nathan Haddad

Mon travail joue avec les limites d’une expérimentation artistique dans des assemblages où se confrontent l’ordre et le hasard. Davantage qu’un simple écran de projection, mes supports participent activement à la création de l’œuvre finale. Les formes que je développe sont à la fois solides et liquides, infiniment grandes et infiniment petites, avec des parties immergées et submergées. Les peintures se présentent telles des fenêtres qui s’ouvrent sur un horizon et qui invitent à la méditation. Avec souvent des bleus entêtant, qui libèrent et qui soignent, des panoramas abstraits évoquent des paysages utopiques ou géologiques, d’icebergs ou d’océans, de cathédrales de glace ou des chemins de pèlerinage sans retour. 

Nathan Haddad


Nathan Haddad (Prix artistique International 2020 de Tournai) est traducteur de fluidité. Ses tableaux sont des liquides, des brises, des mouvements décryptés par la couleur et son parcours dans l’espace de l’œuvre. Celui-ci est lui- même impulsion, comme si sa dimension contenait en elle davantage qu’une présence. Bleu ou rose disent des translucidités trompeuses qui ne révèlent pas vraiment ce que, à l’évidence des limites du regard, elles dissimulent. Nathan Haddad est exégète de l’éphémère.

Michel Voiturier / 20 novembre 2020

Flux News, trimestriel d’art contemporain.


« Sa peinture se lit comme une exploration plastique et chromatique, une invitation à la contemplation rétinienne.
Par un procédé basé sur la production de multiples feuilles de papier recouvertes de larges aplats d’acrylique, l’artiste donne naissance à une œuvre sérielle poétisée par la couleur. La question du non-faire et du hasard dans l’élaboration des impressions y tiennent une place primordiale, ce qui permet à la matière de librement s’exprimer sur le papier. Appliquée inégalement, elle produit des effets de transparence et d’opacité qui jouent avec les variations lumineuses des espaces dans lesquels elles sont présentées, formant ainsi de puissants panoramas abstraits. Minimale, l’intervention de l’artiste réside essentiellement dans la composition des assemblages, constitués à partir des rebuts précédemment exécutés. Davantage qu’un simple écran de projection, le support participe activement à la création de l’œuvre finale, chaque « page » sélectionnée devenant dès lors le vecteur d’une histoire qui s’écrit et se prolonge au-delà du cadre. »

Clémentine Davin, 2018