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Le blog de Vesna
Vesna Bajalska
Née en ex-Yougoslavie (Macédoine du Nord) en 1956, Vesna poursuit ses études de peinture à l’Académie des Arts Appliqués de Belgrade de 1975 à 1980. Elle pose ses valises à Paris en 1983 où elle vit et travaille toujours aujourd’hui. Vesna a participé à d’innombrables expositions individuelles et collectives en France et à l’étranger. Ses œuvres ornent les murs des Musées de Skopje en Macédoine.
Quelques expositions individuelles:
1988 – MAC 2000, Grand Palais, Paris
1992 – Galerie du Fleuve, Paris
1993 – Galerie Léonardo, Paris
1997 – Musée de la ville de Skopje, Macédoine
2008 – Galerie Progrès, Belgrade, Serbie
2012 – Galerie Opus 64, Sliema, Malte
Quelques expositions collectives (extrait):
2004 – 100 ans, 100 peintres, Fête de l’Humanité, La Courneuve
2010 – UNESCO, Paris
2016 – Garder le Cap, Paris
L’odyssée artistique de Vesna Bajalska n’est pas seulement animée par un grand souffle cosmique, elle nous invite à dériver vers des civilisations disparues, à vagabonder dans les allées labyrinthiques de villes mythiques, à rêver sous de gigantesques coupoles d’architectures moyenâgeuses dans une « Fantastique nuit » (huile sur toile, 2005).
Héritière de la grande tradition picturale macédonienne, sa palette raffinée privilégie des mauves et des roses pour raviver l’éclat de ses ocres, de ses bleus, de ses gris qui scintillent ainsi dans la lumière.
L’artiste orchestre sa vision par des coups de pinceau hardis qui scandent le rythme de ballets étranges. Le temps est suspendu. Ses allusions métaphoriques peuvent aussi nous transporter au bord de précipices vertigineux, témoignant de la profondeur de sa sensibilité. Son univers – reconnaissable entre tous – témoigne de son Intégrité artistique : c’est celui du véritable créateur qui refuse toute concession à la mode, tout en nous incitant à sonder les problèmes de notre époque.
La beauté particulière de cet ensemble de peintures résonne d’échos venus d’horizons lointains, les distinguant de toutes les autres. Vesna Bajalska a réussi à créer une œuvre originale pour nous transmettre sa vision si particulière du monde. Son univers trouve ainsi une place privilégiée dans notre Musée imaginaire.
Monique de Beaucorps, août 2018
Souffle Cosmique
Un souffle cosmique balaye les peintures métaphoriques de Vesna Bajalska. Née à Belgrade en 1956, elle vit et travaille depuis 1982 à Paris où elle a découvert tout un courant abstrait auquel elle a su emprunter le meilleur sans renoncer aux apports culturels fondamentaux de sa culture macédonienne.
Sa peinture onirique est construite à partir de données naturalistes. Chaque toile s’offre comme un prisme dont les facettes nous renvoient l’éblouissement coloré.
À partir de touches tranches, dont les orientations variées déclenchent un mouvement interne, elle élabore un monde de sphère et de labyrinthes, lointaines dérives inconscientes des vestiges de civilisations disparues.
L’imaginaire greffe son interprétation imagière dans ce fonds ancestral. Des couloirs se dilatent, des coupoles s’élargissent pour libérer l’espace géographique et l’espace métaphysique. L’un et l’autre s’ouvrent aux traces immémoriales.
Bajalska outrepasse le monde figuré pour se lancer dans une quête festive et rayonnante de la couleur, du rythme et de la lumière. Sa palette fait merveille dans les tons d’ocres, de gris et de bleus ravivés par des mauves et des roses. Partitions graves ou illuminées, ses peintures dans un désir d’éternité délivrent un chant universel et humaniste. Que ce soit dans les très grands formats ou dans des toiles de petites dimensions elle s’emploie à orchestrer sa vision à partir d’un noyau d’où irradient des myriades de signes, pulsions primitives et originelles traduites par une matière savoureuse (huile et technique mixte). Chez elle cohabitent le passé et l’avenir pour exalter l’esprit par la matière.
Lydia Harambourg
Vesna Bajalska, une image pour l’éternité
Certaines images restent sous vos yeux pendant de longues années. Vesna Bajalska fait partie de ces artistes qui, un jour, m’ont touché, au point que je n’ai plus jamais quitté la vision de leur travail. Il m’est impossible d’en donner la raison exacte, mais l’émotion, le simple plaisir devant une image me suffit..
Voilà pourquoi l’art est un truc sacré. L’esthétique vous frappe de plein fouet et ensorcèle votre sensibilité. Les formes, les couleurs, les nuances, l’ambiance de l’image, ce qu’elle bouscule au fond de nous. Tous ces éléments vous accrochent et ne vous quittent plus.
Cette image de Vesna Bajalska, je l’ai sous les yeux depuis une vingtaine d’années. Elle me suit partout. J’ignore le nom et même la taille de cette peinture mais qu’importe.
Aujourd’hui, j’ai trouvé le visage de Vesna Bajalska, photographiée à Paris lors d’une exposition. Je suis heureux de publier cette photo, Vesna a dans ses yeux, la beauté de son voyage artistique, de cette aventure merveilleuse qu’est la création.
Une des raisons pour lesquelles je suis attiré par l’art abstrait est qu’il libère de toute contrainte d’identification de l’objet. Nul besoin de savoir ce que l’on contemple pour pouvoir l’apprécier. C’est d’ailleurs valable pour l’écriture : les mots peuvent vous émouvoir, sans que vous les compreniez. Un texte peut vous évoquer votre propre scénario, une partie intime de votre vie, sans que vous soyez dérangé par des significations précises qui perturberaient votre voyage…
D’ailleurs, vu sous un certain angle, l’art abstrait est comme nos vies : on ignore où on va mais on y va quand même , en arrosant le cocktail de l’improbable par une forte dose d’optimisme. Sinon, c’est une bastos dans la tête, comme disait Gainsbarre…
The artist abroad | Vesna Bajalska
We speak to Vesna Bajalska, a Macedonian-born Serbian painter who emigrated to Paris in the ‘80s to pursue an artistic career. Now in Malta to exhibit a collection of paintings at Opus 64 Galerie, Tigne Street, Sliema, she speaks about her formative years as a painter, and what drives her to keep creating.
What inspires you to paint? When did you first discover the urge to paint?
I tend to get inspired by any number of things: my own surroundings, photography, another painter’s work and even some of my own ‘internal’ obsessions, or other imagined, more fantastical themes. But sometimes I go into it without any real ‘inspiration’ to speak of, all the while struggling to create something worthwhile, and as I’m going along I hope that something begins to form on canvas that would inspire me to complete the piece.
I think that painting has become an important part of my life, particularly after I emerged from some negative experiences… but there are times when there’s nothing psychological to it, and I just enjoy painting for its own sake.
What are some of your main artistic influences, and how do they shape your own work?
In youth our antennae are primed for all signals. As it were, we hunt in flight, and in those years I, too, was pulled in various directions – the most dominant of which were the Expressionists, then the Paris School… however, I would say that Byzantine art remains the most influential strand in my work.
What led you to move from Belgrade to Paris? How would you describe the artistic scene in Belgrade at the time, and how did it differ from what you encountered in Paris?
Ever since I was 15 years old, I had wanted to move to Paris, and as soon as I graduated from the Academy in Belgrade, I took that step. I like cities that enable you to be anonymous, as well as cities that put you into contact with various artists – it feels like swimming in a vast ocean. While I was living in Belgrade, I had a predilection towards modern American painters, but in Paris I began to edge back towards my roots, informed by new experiences of life in Western Europe… it seemed that the further away from home I was, the closer I got to me artistic roots.
The scene in Belgrade during the 1980s, before I left for Paris, was crucial for the city in terms of its artistic output. The decade heralded a breakthrough in artistic freedom of expression, and we also got a window into the outside world, with plenty of international painters choosing to exhibit in the city.
How would you describe your life as an artist on a day-to-day basis?
I paint, I visit my fellow artists’ exhibitions, I enjoy that necessary glass of wine after a good exhibition… and so on.
What does an artist need to do to survive, financially as well as creatively?
Patience and perseverance.
What advice would you give to aspiring artists?
Paint regularly and persistently, paying no heed as to whether their work is trendy, or whether it’s going to be liked by the world at large.
by Teodor Reljic, 2012, Malta